LA VIA DOMITIA
Construite en 121 avt. J.C, la Via Domitia relie la péninsule italienne à l’Hispanie, la péninsule ibérique, contournant le bassin Méditerranéen. Cette voie a été construite suite à la volonté du proconsul Domitius Ahenobarbus d’organiser les territoires conquis entre les Alpes et les Pyrénées, et favoriser l’implantation des colons romains. Passant par Narbo Marcius (Narbonne), la Via Domitia descend vers Ruscino (site qui donne le nom au Roussillon), Illibéris (Elne), pour se séparer en deux tracés : l’un vers Port-Vendres (Portus Vénéris) et Collioure (Caucoliberris) ; l’autre vers le Summum Pyrenaeum (col de Panissars) et ainsi traverser les montagnes pour rejoindre la province romaine de la Tarraconaise (Tarragone), et sa Via Augusta.
Dans la vallée de la Roma, la Via Domitia rejoint les stations Ad Centuriones (près de Saint-Martin-de-Fenollar), et de Clausurae (Les Cluses), où des sites fortifiés encadrent la vallée : le Fort romain, le Portorium et le Castell dels Moros. Le trophée de Pompée monument construit pour célébrer la victoire de Pompée sur les peuples rebelles en 70 avt. J.C, est édifié au Summum Pyraneum, au col de Panissars pour ainsi être visible de loin.
La Via Vallespiris s’engage dans la vallée du Vallespir pour rejoindre les thermes romains d’Aquae Calidae (Amélie-les-Bains), la ville des eaux chaudes, et rejoindre ensuite le site de Coustouges où se trouvait une Custodia, un poste frontière avec garnison romaine. Cet axe permettait aussi de favoriser l’accès au minerai de fer, exploité à l’époque antique, notamment autour au nord de Batère, et qui était omniprésent dans le massif du Canigó.
Des fouilles réalisées par les équipes du Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales en 2012, ont permis de confirmer le passage de la Via Domitia dans la vallée de la Roma, en direction du Perthus et du col de Panissars.